jeudi 21 août 2014

L'audience



Cette histoire s’inspire d’une réalité : celle d’une enseignante condamnée pour avoir eu des relations sexuelles avec des élèves majeurs.
 Au Texas, on ne badine pas avec la religion, et la morale qui va avec.

Deborah est mère de famille, épouse de soldat parti au combat, professeur, et femme, l’apprendra à ses dépens.

Oriane Jeancourt Galignani met en scène le déroulement d’un procès au cours duquel, non seulement sera jugée Déborah, mais où l’on assistera à un véritable  nauséabond déballage de sa vie intime.

Quoi qu’ai pu faire cette femme, de quel droit peut-on juger ce qui en Europe relèverait de la liberté individuelle, le droit d’aimer entre adultes reconnus majeurs.

Dans cet huis-clos étouffant, et qui dérange tant par l’intimité étalée au grand jour  que par le fait qu’elle soit ainsi jugée sur des critères purement religieux et  qui plus est qu'elle soit condamnable.

Qui sont-ils pour juger ? Le seul qui aurait pu le faire, s’est drapé dans une forme d’élégance rare et remarquable.

Que l’on soit ou non interpellé par la nature même de ce qui est reproché à Deborah ( de la sensibilité et du niveau de tolérance  de chacun dépend l’appréhension des faits), cette femme montre au cours de ce procès une dignité qui force le respect. C’est ainsi que l’auteur l’a montré de par la sobriété de ses interventions.
A contrario, les personnes à charge qui au départ auraient pu attirer la compréhension montrent au grand jour leur étroitesse d’esprit, et font preuve d’un puritanisme extérieur tel, qu’il en parait trop pur que pour être vrai une fois leurs portes refermées…


Oriane Jeancourt Galignani, nous montre ainsi une autre facette d’une Amérique encore ancrée dans son conservatisme, et quelque part dans une forme d’intégrisme religieux difficile à comprendre pour nous, européens façonnés de laïcité. Les affaires de sexe restent dans la sphère privée, et c’est bien ainsi.

Je remercie les éditions Albin Michel pour l’envoi de ce livre, et pour sa confiance.


L’audience, Oriane Jeancourt Galignani
Albin Michel, Août 2014
300 pages


4ème de couverture :

Dans une petite ville du Texas, une jeune enseignante, mère de trois enfants, attend en silence le verdict de son procès.

Qu’a-t-elle fait pour être traînée en justice, et risquer cinq ans de prison ferme ?

Elle a entretenu des rapports sexuels avec quatre de ses élèves, tous majeurs. Un crime passible d’emprisonnement au Texas, depuis 2003.

Mais pourquoi l’accusée, Deborah Aunus, s’obstine-t-elle à se taire ? Pourquoi son mari, combattant en Afghanistan, se montre-t-il si compréhensif ? Pourquoi les déclarations de sa mère l’accablent-elles ?

Au fil d’un récit implacable, écrit d’une pointe sèche et précise, Oriane Jeancourt Galignani tient le journal de cet ahurissant procès où la vie privée d’une femme est livrée en pâture à la vindicte populaire, et sa liberté sexuelle pointée comme l’ennemie d’une société ultra puritaine. Construit à partir d’un fait divers qui a bouleversé l’Amérique, ce huis-clos haletant donne lieu à un roman aussi cru que dérangeant.
A propos de l’auteur :

Oriane Jeancourt Galignani est Franco-Allemande. Critique littéraire, elle travaille depuis plusieurs années pour le magazine Transfuge dont elle est devenue la rédactrice en chef littérature en 2011. Elle a par le passé publié différents articles dans Philosophie Magazine et d'autres pages littéraires.

Elle est l'auteure d'un livre sur Sylvia Plath, Mourir est un art, comme tout le reste (Albin Michel, 2013), remarqué par plusieurs jurys, notamment celui du Prix de la Closerie des Lilas, du Prix de la Coupole, du Prix Montalembert et du Prix littéraire Québec-France. Il fait également partie des trois romans finalistes du Prix Québec-France Marie-Claire-Blais 2015 qui sera remis en avril 2015.



4 commentaires:

  1. le conservatisme qui semble se complaire à l'énoncé des accusations !

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  2. Bon c'es le 3e billet que je vois dessus aujourd'hui... Dois-je considérer ceci comme un signe ?

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  3. Encore une fois, tu me tentes beaucoup

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  4. Le thème ne m'intéresse pas plus que ça mais il semble bien traité.

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